Ringard et dépassé le commerce à domicile ? Même pas vrai ! Oubliez bien sûr le vendeur d’encyclopédies, le marchand de meubles ou le camelot des casseroles… à l’heure du web et de l’expérience client, le commercial à domicile change de registre et pourrait bien demain, sur certains marchés et auprès de certaines cibles, faire toute la différence. Toc, toc, (re)voilà le service à domicile !

La visite d’un commercial à domicile, longtemps décriée, pourrait-elle revenir en grâce ? Pas impossible ! Désormais très encadrée, elle a, non seulement le mérite de toucher une population parfois déconnectée du monde numérique, mais elle s’avère aussi très valorisante pour le client comme pour l’enseigne dans la création de liens.

Démarchage, commerce et service à domicile.

D’accord. Nous avons forcément tous eu, un jour, affaire à lui. Le fameux VRP (Voyageur, Représentant et Placier) venu sonner à notre porte pour nous vendre livres “indispensables pour notre bibliothèque”, vins “exceptionnels d’un producteur en devenir” ou encore fenêtres ou pompes à chaleur, promesses d’un “hiver au chaud et de belles économies”. Propositions “alléchantes”, que nous avons déclinées en quelques secondes, le temps de refermer la porte. Il n’empêche. Si le démarchage à domicile est parfois considéré comme une source possible d’arnaques, il fait aussi l’objet d’une règlementation stricte, renforcée notamment en France par la loi Hamon de 2014. Mais puisque la pratique semble avoir si mauvaise presse, pourquoi continue-t-elle à perdurer ?

3 voitures Renault devant la Tour Eiffel

Le service à domicile a-t-il un avenir à l’heure d’internet ?

C’est la question qui peut se poser à une époque où il suffit de cliquer sur quelques liens pour dénicher produits et bien sûr infos et avis sur absolument tout, besoins comme envies. Et pourtant. Si la crise de la Covid 19 nous a démontré qu’il était possible de (presque) tout faire sans sortir de chez soi, elle a aussi révélé la détresse et l’isolement de certaines catégories de population. En France, l’illectronisme, ou ce qu’on appelle la fracture numérique, touche près de 13 millions de personnes, dont 6,7 millions ne se connectent jamais à internet. Aux USA, on parle de 50 millions d’individus. Autant de personnes qui pourraient être sensibles à la visite d’un commercial éclairé ou d’un vendeur compétent et pédagogue.

Un téléphone à l'écran cassé et une tasse de café sur la gauche

Un vendeur à domicile pour qui ? Pour quoi ?

Évidemment, l’importun qui sonne à notre porte sans s’être annoncé est toujours considéré comme une gêne voire une menace. Alors que, lorsqu’il est attendu, c’est bien sûr tout le contraire. Il suffit de voir avec quel plaisir nous accueillons le livreur de pizzas ou encore le réparateur de smartphones. Sur ce dernier créneau en effet – la réparation de nos chers objets connectés – les acteurs se multiplient. MYREDGO ou CAPTAIN REPAIR, en France ; SPAZEME en Inde, SQUARETRADE à New-York… à la maison, au bureau, au café du coin… ils ont tous compris que la meilleure façon de capter le client, c’était encore d’aller à sa rencontre. Un principe sur lequel d’autres acteurs avaient déjà les yeux rivés…

Un téléphone ouvert, avec la batterie apparente

L’optique à domicile : un exemple à suivre

C’est sur ce créneau que s’est lancée en 2019, l’enseigne française OPTIQUE 2000 (1200 points de vente) avec son service à domicile. L’idée : venir gratuitement chez le client, qui aura pris rendez-vous par téléphone au préalable, pour lui faire essayer lunettes et montures, tester sa vue et trouver avec lui l’équipement qui lui convient le mieux. Sans surprise, le service a tout de suite trouvé son public auprès des personnes âgées ou qui rencontrent des difficultés à se déplacer. Si la démarche présente bien évidemment des surcoûts pour l’opticien, elle permet cependant de créer du lien et sans doute de la fidélité avec son client. Un point non négligeable, surtout à l’heure de la visio-conférence et du développement galopant de la réalité augmentée.


Crédit iStock, Captainrepair, Myredgo, Square Trade