Post Covid-19 oblige, la tendance de cet été s’oriente vers un tourisme local. Un récent sondage indiquait d’ailleurs que près de 90% des français souhaitaient rester en France pour leurs vacances. Une tendance qui se vérifie partout en Europe, et au-delà, et qui pourrait bien donner un coup d’accélérateur au mouvement slow tourism.

Partir plus près, loin des lieux ultra-fréquentés, prendre le temps de se perdre, de contempler et de s’imprégner des territoires et de ses habitants… avec la crise de la Covid-19, le slow tourism et ses valeurs durables pourraient (re)dessiner le futur du tourisme et lui offrir, peut-être, de nouvelles perspectives.

2020, une année compliquée pour le tourisme ?

Ce ne sera sans doute pas pour cette année. Première destination touristique mondiale, la France ambitionnait d’atteindre en 2020 les 100 millions de touristes. C’était bien sûr avant la Covid-19, la fermeture des frontières et celle des établissements d’accueil ainsi que des principaux sites touristiques. Si, bien évidemment, cette crise va durablement secouer le secteur tout entier, elle va sans doute aussi paradoxalement redistribuer les cartes. Car, si partir en vacances s’annonce plus compliqué, l’envie de changer d’air, de se ressourcer reste bien au cœur des préoccupations de tout un chacun. Une opportunité pour le développement d’expériences de vacances sans doute plus locales et durables et centrées sur ce qu’on appelle le slow tourism.


Qu’est-ce que le slow tourism ?

Après la slow food, apparue au tout début des années 90 en Italie, le slow tourism nous (ré)invite à prendre le temps de la découverte et à sortir des circuits balisés.

L’idée n’est ainsi plus de se lancer dans une boulimie de kilomètres parcourus ou d’activités pratiquées, mais bien de se reconnecter au moment présent, d’aller à la rencontre d’un terroir et de ses habitants, de découvrir de nouveaux musées, de s’initier à de nouvelles activités sportives, créatives ou en pleine nature. Si le concept a déjà presque 30 ans, à la lumière de la crise sanitaire actuelle, il pourrait bien connaître une forte montée en puissance, d’autant que l’offre sur le marché ne cesse de s’étoffer.


Slow tourism, slow travel… L’idée est de prendre son temps.

Visite gastronomique dans les Pouilles, découvertes de l’Europe en train, randonnées pédestres, cyclistes ou à dos d’ânes dans les campagnes françaises, séjours dans des cabanes, tour en bateau à voile aux Pays-Bas, séjour dédié à la photographie en Slovénie… régions, villes mais aussi agences spécialisées, tous les acteurs s’y mettent désormais en cherchant à concilier les deux tendances majeures observées dans le tourisme : la quête de sens et le développement durable. Une expérience qui réinvente les vacances et qui invite à vivre un moment loin de tout, avec peu.

Un positionnement que des territoires, jusque-là un peu en marge des flux et des retombées touristiques, sont de plus en plus nombreux à adopter. Une opportunité bien sûr pour ces derniers, mais paradoxalement aussi pour les autres destinations déjà courues. Avec ces nouvelles alternatives durables, ces lieux hyper fréquentés voient, en effet, la pression touristique autour d’eux se desserrer et pourraient même, à l’avenir, retrouver ce calme et cette quiétude qui faisaient tout leur charme à leurs débuts.