Le 31 décembre 2017, la Chine fermait ses portes aux importations mondiales de matériaux recyclables. Elle mettait ainsi une bonne partie de la planète face à ses responsabilités en matière de déchets et surtout de tri et de recyclage. Une décision qui a posé et qui pose encore problème, mais qui a aussi fait naître de grandes avancées. Retour et point sur la situation.

Consommateurs, distributeurs, marques, industriels, pouvoirs publics, structures financières… si l’on veut vraiment demain faire avancer la cause du recyclage et stopper l’amoncellement des déchets, il appartient à chacun de nous de se mobiliser, mais aussi de remettre en question les modèles actuels.

Où vont nos déchets recyclés ?

Dans les pays développés, le recyclage est en constante évolution. Chacun est désormais conscient de l’importance du tri et s’y emploie donc comme il peut ou comme il veut. Problème n°1 : depuis déjà des années, les capacités de recyclage de nombreux pays ne sont plus en mesure d’absorber le volume produit sur leur territoire national. Europe, Etats-unis, Russie… ont donc pris l’habitude d’exporter leurs déchets recyclables vers l’Asie et notamment la Chine ou Hong-Kong. En 2017, ces 2 états achetaient jusqu’à 60% des déchets plastiques des pays du G7. Mais en 2018, tout change et c’est là que survient le problème n°2. La Chine confrontée à l’explosion de sa consommation nationale ne veut plus apparaître comme la “poubelle du monde”. Elle durcit donc drastiquement les conditions d’entrée des déchets sur son territoire, quand elle ne les interdit pas complètement. Résultat, rien que sur le plastique, les achats chutent à 10%. Les états dits riches se retrouvent donc dans l’obligation de chercher une autre filière ou de traiter eux-mêmes ces déchets.


Que faire de nos déchets recyclés ?

C’est LA grande question qui anime tous les pays concernés. Si certains, comme les Etats-unis, choisissent de revenir en arrière en enfouissant une partie, d’autres prennent le problème à bras le corps. C’est notamment le cas en Europe, avec l’interdiction de certaines matières, comme le PVC (et donc les pailles, les couvercles de gobelets…). Mais d’autres pays ont également montré la voie. Comme par exemple le Japon où la question mobilise les autorités mais également la société civile. Certaines villes se sont ainsi lancées vers le 100% recyclable. Elles ont pour cela supprimé le ramassage des ordures et remplacé leurs usines d’incinération par des centres de tri. Dans ces espaces, les habitants sont invités à venir déposer et répartir eux-mêmes leurs déchets préalablement nettoyés, dans l’une des 45  catégories de bacs à leur disposition. Et ça marche ! Le taux de recyclage dépasse désormais les 80% ! C’est donc que c’est possible ?


Tous mobilisés pour le zéro déchet !

Volonté des pouvoirs publics, mobilisation de la population, mise à disposition d’infrastructures dédiées… on le voit bien, le tri et le recyclage sont avant tout une affaire de combinaisons de facteurs. Il y a donc fort à parier que de nombreuses initiatives vont encore voir le jour. Comme le renforcement du développement des éco-organismes spécialisés dans le recyclage des piles, des lampes, des cartouches d’encre ou encore des objets connectés (moins de 18% sont aujourd’hui collectés et recyclés). Les mesures contraignantes devraient elles continuer également à se développer. C’est le cas en Chine, qui croule désormais sous le plastique, notamment avec l’explosion des livraisons de repas à domicile (en moins de 2 ans, ces déchets ont été multipliés par 9). Sans oublier aussi l’imagination et l’innovation des marques et des industriels qui conçoivent aujourd’hui des emballages compostables voire même comestibles et donc toujours plus respectueux de notre environnement. Reste bien sûr que si le recyclage est un moindre mal, le meilleur déchet est encore celui qu’on ne produit pas.