Prenez le modèle des places de marchés sur internet, transposez- le dans le monde physique et vous obtiendrez les shops in shop, des magasins spécialisés qui s’installent au cœur même d’autres magasins.

Une pratique que les hypers, en perte de vitesse depuis quelques années, sont de plus en nombreux à adopter. Et si c’était l’avenir ? Retour sur ce phénomène grandissant.

Face à l’érosion de leur trafic, de plus en plus d’hypermarchés s’adonnent à la cornérisation de leurs espaces. Ce développement témoigne d’une réelle pacification des rapports entre pures-players et enseignes physiques… Et tout le monde semble y trouver son compte pour l’instant. Mais à trop vouloir s’ouvrir ne risque-t-on pas de dénaturer sa marque ?

Un comptoir Boulanger au cœur même d’un Leroy Merlin ?

C’est ce qu’ont pu découvrir fin mai les clients de l’enseigne de bricolage. L’idée est pertinente. Il faut dire que les 2 enseignes partagent aujourd’hui une offre complémentaire orientée vers la maison connectée. Une collaboration dont la maison mère Auchan va d’ailleurs s’inspirer. L’enseigne de grande distribution a ainsi dernièrement déclaré vouloir multiplier, elle aussi, les tests de shop in shop au sein de ses magasins. Dans les mois à venir, des espaces dédiés à Decathlon ou encore à Kiabi ou Norauto pourraient bien voir le jour. Une pratique simplifiée par le fait d’appartenir au même groupe et de partager la même culture d’entreprise.

Mais ces rapprochements se vérifient aussi au-delà des appartenances… voire même des complémentarités.


Tediber va-t-il réveiller Carrefour ?

C’est ainsi que depuis quelques semaines, 3 hypermarchés Carrefour en région parisienne et lyonnaise vont accueillir la DNVB Tediber.

Ce pure player spécialisé dans l’univers des matelas va ainsi profiter d’une visibilité de choix pour présenter ses produits et son concept. Les clients auront ainsi la possibilité de “toucher” les produits, de commander, de se faire livrer de façon gratuite et express, de profiter de 100 nuits d’essai, du retour gratuit et même de la reprise de leur ancien matelas.


Quel intérêt pour le distributeur ?

Attractivité. Voilà plus que jamais le cheval de bataille des hypers. 2018 a ainsi été marque comme la seconde année consécutive de baisse du chiffre d’affaires (en moyenne de 1,5% sur tous les rayons). Pour enrayer cette chute, les hypers ont donc fait un double choix. Premièrement en  réinventant leur proposition de valeur sur le non-alimentaire, en s’adossant à des marques reconnues. Deuxièmement, en louant ces m2 des rayons entiers ont ainsi été franchisés, à l’image des 1 000 m2 du rayon “électro-vidéo-son” du Carrefour de la Ville-du-Bois, dans l’Essonne désormais gérés par Darty. Une bonne façon de redevenir un lieu de destination ? L’avenir nous le dira…

L’essentiel

Face à l’érosion de leur trafic, de plus en plus d’hypermarchés s’adonnent à la cornérisation de leurs espaces. Ce développement témoigne d’une réelle pacification des rapports entre pures-players et enseignes physiques… Et tout le monde semble y trouver son compte pour l’instant. Mais à trop vouloir s’ouvrir ne risque-t-on pas de dénaturer sa marque ?