Réparer, c’est mieux que changer ! Tout le monde en est convaincu. Mais pendant très longtemps, cette évidence pleine de bon sens s’est heurtée aux coûts parfois très élevés des réparations et bien sûr au phénomène désormais bien connu de l’obsolescence programmée. Mais les choses changent. Consommateurs, législateurs, distributeurs, fabricants… tous se positionnent désormais en faveur de la réparabilité.

Face à l’obsolescence programmée, on peut désormais opposer la réparabilité. Sous forme d’indice sur les produits neufs d’électroménager et de high-tech, ou à travers des forfaits de réparation illimitée, c’est toute la société qui se mobilise pour faire durer encore et encore les produits de notre quotidien.

Qu’est-ce que l’obsolescence programmée ?

En France, c’est sans doute la loi du 14 octobre 2014 sur la transition énergétique qui définit le mieux le phénomène. Il s’agit de “ l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise, notamment par la conception du produit, à raccourcir délibérément la durée de vie ou d’utilisation potentielle de ce produit afin d’en augmenter le taux de remplacement. Ces techniques peuvent notamment inclure l’introduction volontaire d’une défectuosité, d’une fragilité, d’un arrêt programmé ou prématuré, d’une limitation technique, d’une impossibilité de réparer ou d’une non-compatibilité”. Si la pratique est bien sûr désormais interdite et lourdement sanctionnée (En France, les contrevenants risquent jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende qui peut atteindre 300 000 euros d’amende, voire même 5% du chiffre d’affaires annuel), elle reste cependant encore difficile à prouver. Fort heureusement, elle pourra demain totalement disparaître au vu de la mobilisation de l’ensemble des acteurs.


Obsolescence programmée VS Seconde main

VINTED, BACKMARKET, LE BON COIN… on le voit bien depuis déjà quelques années, le marché de la seconde main a le vent en poupe. Plateformes, applis et même distributeurs s’y mettent de plus en plus avec le succès qu’on leur connaît. Une tendance lourde qui n’est sans doute pas étrangère à l’évolution des mentalités et au souci désormais partagé par tous de faire durer machines à laver, fours, ordinateurs ou encore smartphones. En octobre dernier, on a ainsi vu fleurir en France sur les réseaux sociaux, le hashtag #AdoptePlusQuUnObjet, en relais de la semaine nationale des ressourceries. Ces espaces dédiés à la réparation et à la rénovation des objets, du mobilier ou encore de l’électroménager dans le but de leur offrir une seconde vie. Mais d’autres acteurs se positionnent également en faveur de ce combat.


Les fabricants, les distributeurs et la loi s’attaquent à l’obsolescence programmée

C’est ainsi que, toujours en France, la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire obligera dès janvier 2021 fabricants et distributeurs à afficher un indice de réparabilité sur leurs produits. Une initiative que certains ont déjà devancé en lançant notamment des abonnements de réparation illimitée sur leurs produits. C’est le cas du groupe SEB (Tefal, Rowenta, Moulinex, Krups, Calor,…). Le numéro 1 mondial du petit équipement domestique a ainsi lancé son forfait réparation tout compris, achetable à tout moment, même 10 ans après l’acquisition de l’appareil. Le groupe s’engage également sur la disponibilité des pièces de rechange pendant 10 ans et même 15 ans pour certaines catégories de produits. Comme on l’a vu dans l’alimentation ou encore la mode, jeter sera bientôt plus compliqué que donner ou faire durer… et c’est tant mieux !