Croix,18 mars 2025
Dans un contexte d’inflation et d’incertitude économique, les Français ajustent leur gestion budgétaire et repensent leur consommation. Entre recherche de promotions, réduction des achats plaisir et essor du paiement fractionné, l’étude exclusive Oney/CSA, à l’occasion de la semaine de l’éducation financière, révèle des stratégies financières en pleine mutation. Elle met également en lumière des écarts générationnels face à l’inflation, l’essor de l’économie circulaire et l’importance croissante de l’éducation financière.
Pour plus de 8 Français sur 10, un climat d’inquiétude généralisé pour leur budget
88 % des Français se disent inquiets quant à la situation politique en France, dont 41 % se déclarant « très inquiets ». L’économie de la France et le montant du déficit budgétaire suscitent également de fortes préoccupations, avec 86 % des répondants exprimant leur inquiétude.
L’anxiété s’étend également à la scène internationale et à la situation sociale, qui recueillent chacune 86 % d’opinions inquiètes.
Enfin, 82 % des Français restent préoccupés par l’inflation, tandis que la situation écologique, bien que légèrement en retrait, génère une inquiétude significative chez 74 % des sondés – et jusqu’à 81% des moins de 35 ans.
Une gestion budgétaire sous contrainte : de nouvelles stratégies financières
Pour 84 % des répondants, l’inflation a redéfinit la façon de gérer leur budget au cours des 12 derniers mois. Une tendance qui est particulièrement marquée chez les jeunes adultes (92 % des 18-24 ans et 87 % des moins de 35 ans).
Plus de six Français sur dix (63 %) ont également fait des ajustements, préoccupés par la situation économique du pays et son déficit budgétaire. Par ailleurs, des sujets comme la politique nationale (59 %), la situation sociale (55 %), l’écologie (53 %) et les tensions internationales (48 %) influencent également leurs choix financiers.
Face à cela, les Français ont redéfini leurs priorités de consommation :
- 86% déclarent avoir réduit leur consommation,
- tandis que 82 % reportent certains achats ou investissements à plus tard.
- 69 % limitent quant à eux leurs investissements importants.
Dans cette dynamique d’arbitrage, les femmes se montrent particulièrement vigilantes : 90% d’entre elles ajustent leur consommation quotidienne, tandis qu’elles sont plus nombreuses que les hommes à repousser certains achats.
L’inflation a aussi stimulé l’épargne : 59% des Français mettent plus d’argent de côté pour faire face aux imprévus, une tendance encore plus marquée chez les catégories socioprofessionnelles supérieures (70 %) et les moins de 35 ans (68 %). Toutefois, l’épargne ne suffit pas toujours à combler les écarts budgétaires, et 57% cherchent activement des revenus complémentaires, une démarche particulièrement répandue chez les 18-24 ans (82%), en quête de solutions pour maintenir leur niveau de vie.
Dans ce contexte d’incertitude, seuls 19 % des Français déclarent investir davantage, et une infime minorité (7 %) affirme avoir augmenté sa consommation.
La réduction des achats plaisirs et l’essor du paiement fractionné
Face à la pression économique, les stratégies d’adaptation se multiplient et la réduction des achats « plaisirs » occupe une place croissante pour permettre aux Français d’optimiser leur budget (79% – +3 points par rapport à 2024).
La recherche de promotions et de réductions reste un réflexe ancré dans le quotidien des Français (92% ; +2pts vs. 2024). Ilssont également nombreux à attendre les soldes pour acheter des articles dont ils ont besoin (79%).
Dans cette quête de flexibilité budgétaire, le paiement fractionné séduit une partie croissante de la population. 42% des Français considèrent cette solution comme un levier efficace pour mieux maîtriser leur budget sans renoncer immédiatement à certains achats, avec une adhésion
particulièrement forte chez les jeunes générations. 50% des moins de 35 ans déclarent en effet être prêts à avoir recours au paiement en 3 ou 4 fois, contre 36% des + de 50 ans.
Enfin, l’économie circulaire, qui s’est imposée ces dernières années comme une alternative économiquement et écologiquement vertueuse, reste un levier privilégié : 60% des Français se tournent vers l’achat de produits d’occasion ou reconditionnés, un choix particulièrement populaire chez les moins de 35 ans (74%).
Épargne et rapport à l’argent : entre sécurité et émotions contrastées
Parallèlement, l’épargne continue de jouer un rôle central dans la perception de la sécurité financière. 64% des Français associent le fait d’avoir de l’argent à la possession d’une épargne, une tendance encore plus marquée chez les femmes (68%). Pourtant, si 59% des Français épargnent davantage qu’auparavant, l’utilisation de cette réserve financière évolue : 46% l’emploient pour financer certains achats, contre 50% il y a deux ans.
Autre évolution notable : parler d’argent n’est plus un tabou pour une majorité de Français : 58% déclarent échanger plus facilement sur leur situation financière avec leurs proches. Un phénomène d’autant plus marqué chez les jeunes générations : 77% des 18-24 ans en parlent avec leurs proches, contre seulement 49% des plus de 50 ans.
Cependant, l’argent reste une source d’émotions contrastées. Si 23% des Français ressentent de la gêne en abordant ce sujet, d’autres expriment de la frustration (19%) ou du stress (17%).
Vers une meilleure éducation financière ?
Si 88% des Français estiment bien maîtriser leur budget, leur connaissance en gestion financière reste perfectible. Seuls 30% se jugent très compétents dans ce domaine, et 28% des moins de 35 ans admettent manquer de repères.
Les sources d’information évoluent, avec une place croissante des réseaux sociaux auprès des jeunes générations : 19% des moins de 35 ans trouvent des conseils financiers auprès d’influenceurs spécialisés en premier lieu, soit trois fois plus que la moyenne nationale, une tendance qui monte à 32% pour les 18-24 ans.
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