Le poisson sera-t-il la viande de demain ? A l’heure où l’on remet de plus en plus en cause la consommation de produits carnés pour des raisons de santé et de développement durable, le poisson peut-il jouer un rôle de substitution ? Pas sûr à en croire les chiffres alarmants de la pollution des océans et des techniques de pêche ravageuses. A moins que, tout comme pour la viande, la science ne vienne s’en mêler…

70% de notre planète est constituée d’eau. Pourtant, pollution, réchauffement et même continent de plastique fragilisent au plus haut point cet écosystème sensé tous nous nourrir. Si la pêche durable gagne peu à peu les différentes mers, le mouvement est encore trop lent pour endiguer la raréfaction des ressources. Le salut pourrait donc venir des consommateurs, toujours mieux informés, mais aussi de la technologie.

Vendredi, c’est (encore) poisson ?

Oui, à en croire les scientifiques de la Commission Européenne. La consommation mondiale de produits halieutiques aurait ainsi doublé en 50 ans passant de 10kg /an /personne en 1960 à plus de 20kg/an/personne en 2014. Bonne nouvelle seraient tentés de dire les aficionados du filet de bar et autres crevettes mayo. Mais la réalité est plus complexe que cela. Car cette augmentation de la consommation entraîne une inexorable pression sur la vie sous-marine. Résultats : pêche intensive, raréfaction voire disparition de certaines espèces… les ressources de la mer prennent l’eau.


Embarquons pour une pêche (et une consommation) durable.

La solution ? Comme de plus en plus dans nos habitudes de consommation, elle réside essentiellement dans une réduction. Les experts estiment aujourd’hui qu’il faudrait manger trois fois moins de poissons mais également diversifier. C’est-à-dire sortir des sempiternels cabillauds et autres saumons pour préférer plutôt mulets, sardines ou maquereaux, riches en oméga 3 et surtout moins onéreux. Un choix qui doit bien sûr aussi tenir compte de la zone de pêche, mais aussi de la technique. Deux informations qui doivent normalement figurer sur le lieu de vente.


Et demain, un poisson sans poisson ?

Et pourquoi pas ? Le mois dernier nous vous avions parlé de la viande de synthèse et des progrès considérables de cette dernière en matière de goût et de coût. Sachez que côté poisson, face à l’effondrement des ressources, la recherche avance aussi. La société californienne IMPOSSIBLE FOODS s’est ainsi lancée dans la création d’une chair de poisson à base de soja et de protéines et d’un bouillon d’anchois pour la saveur. D’autres pistes sont également à l’étude, grâce notamment au konjac, une plante, cousine du gingembre, connue également pour ses propriétés détox. Alors demain, fausse viande, faux poisson… serons-nous obligés de renoncer au vrai plaisir des vrais produits ? Peut-être pas, si la science et sans doute notre conscience nous font avancer vers plus de responsabilité.