Pourra-t-on demain s’affranchir des modèles traditionnels d’élevage et de culture pour nourrir toute la planète ? OUI, semblent nous crier en cœur les startups de la foodtech. Longtemps perçues comme utopistes ou illuminées, ces entreprises sont pourtant en passe de faire entrer leurs produits alimentaires en phase industrielle et de faire goûter à tous le virage de la transition alimentaire.

La foodtech, ce n’est pas que de la livraison de repas à domicile, c’est désormais aussi de véritables produits alimentaires. Pas d’animaux, moins de ressources naturelles et maintenant du goût ! Les startups du secteur semblent être sur le point de gagner leur pari : nourrir la terre entière sans plus jamais lui faire de mal.

Pourquoi foodtech et protection de la planète vont très bien ensemble ?

Rien que l’élevage de bétail serait à lui seul responsable de 15% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. De massive, la production alimentaire est désormais devenue intensive pour pouvoir nourrir les 8 milliards d’habitants que nous serons en 2025. Une augmentation qui n’est bien sûr pas sans conséquence sur la planète et notre écosystème : déforestation pour créer toujours plus de terres cultivables, utilisation toujours plus importante d’eau, voire de pesticides, pollution des océans et donc raréfaction des poissons.

Si déjà depuis quelques années, un peu partout dans le monde, de nombreuses startups de la foodtech se sont mises à imaginer et mettre sur pied des modèles alternatifs de livraison, de distribution et de production alimentaires (containers, fermes urbaines, produits de substitution…), elles étaient jusque là plutôt regardées avec curiosité, voire condescendance, car jugées trop peu préparées à répondre à la demande. Mais c’était peut-être oublier que comme toutes startups, ces entreprises progressaient bien plus vite que leurs aînées.


Qui sont ces acteurs incontournables de la foodtech ?

“Nous plantons notre poulet au lieu de l’abattre.” Voilà en substance le message de PLANTED. Une startup suisse qui crée de la viande à partir de plantes. Protéines et fibres de pois, huile de colza, eau… voilà les ingrédients qui composent ce “planted chicken”, qui se cuisine aussi bien au barbecue que façon kebab. Si vous êtes plutôt poisson, vous vous laisserez tenter par KULEANA, qui est spécialisée dans le thon, toujours réalisé à base de plantes. La liste pourrait encore s’allonger avec les produits laitiers de LEGENDAIRYFOODS ou encore ceux de VLYFOODS. Leur point commun ? Ils sont tous désormais accessibles à la vente, simplement et à prix abordables. Tous, y compris les projets qui semblaient les plus fous…


La foodtech sort des laboratoires

Un chiffre pour s’en convaincre : en 2013, un hamburger cultivé en laboratoire à partir de cellules souches coûtait 330 000 dollars. Aujourd’hui, son prix est proche d’une excellente viande qu’on trouve chez son boucher. En moins de 10 ans, des entreprises comme JUST ont donc été en mesure de proposer un produit de qualité, qui utilise très peu de ressources naturelles à un prix très accessible. Et côté goût ? Ces alternatives progressent aussi. Les tests à l’aveugle les plus récents ont même souvent placé cette viande d’origine végétale devant sa version traditionnelle. Et ce n’est sans doute pas fini, car ces startups suscitent de plus en plus l’intérêt des investisseurs et rentrent désormais, grâce aux levées de fonds, dans le club fermé des licornes (ces entreprises de la tech valorisées à plus d’un milliard de dollars). Une bonne chose pour continuer à nourrir toute notre planète, mais un saut dans l’inconnu pour les millions d’éleveurs qui pourraient bien voir demain leur modèle vaciller.