La prise de conscience écologique dans le monde de l’hôtellerie n’est pas une nouveauté. Nous avons tous en tête ces petits nudges (ou messages qui encouragent les bonnes pratiques) affichés dans les salles de bains qui nous invitent, par exemple, à garder si possible nos serviettes plus d’une nuit. Non, ce qui peut apparaître comme nouveau, c’est bien l’impact qu’ont toutes ces actions sur ce que nous attendons désormais d’un séjour à l’hôtel ou juste d’un café à emporter. Bienvenue dans l’ère du consommateur-partenaire.

Les initiatives se multiplient et les échéances sont fixées : un jour donc, jeter du plastique sera impossible. Un futur qui mobilise déjà fabricants et distributeurs. Mais aussi désormais, acteurs de l’hôtellerie et de la restauration ainsi que leurs clients, qui ne rechignent plus, même sur ces marchés réputés hédonistes, à changer en profondeur leurs comportements et tendre vers une consommation plus raisonnée et zéro déchet pour le bien de la planète.

L’hôtellerie à l’heure du zéro déchet.

Dans ce secteur, historiquement grand consommateur de produits jetables, les initiatives ne manquent pas, notamment en ce qui concerne la réduction des plastiques. On peut citer par exemple : 

  • la disparition des échantillons de shampoing et de savon au profit de distributeurs rechargeables,
  • la mise à disposition de brosses à dents en bambou et de dentifrice en pastille,
  • la fin des bouteilles d’eau en plastique au profit de celles en verre. Certains établissements comme ceux de la chaîne SIX SENSES, présents dans 20 pays, embouteillent même leur propre eau,
  • la disparition des pailles ou des contenants à emporter en plastique au profit d’alternatives durables ou compostables
  • les cartes magnétiques des chambres n’échappent pas non plus à cette transformation : il en existe désormais en bois, dont le coût est d’à peine quelques centimes de plus par rapport à leur équivalent en plastique.

Côté petits déjeuners, de nouvelles habitudes zéro déchet sont également apparues :

  • mise en place de pré-commandes la veille, pour connaître précisément les quantités à prévoir le lendemain,
  • généralisation du service à table, voire en chambre, pour un coût abordable afin de limiter les accès aux buffets,
  • cuisson des produits de boulangerie à la demande et au fur et à mesure,
  • limitation voire disparition des contenants individuels, notamment pour les céréales ou les confitures.

La vente à emporter passe aussi en mode zéro déchet

Forte utilisatrice de contenants à usage unique, la vente à emporter innove elle aussi pour en finir avec le jetable, sans pour autant perdre les avantages de la mobilité. Le meilleur exemple actuel est sans doute celui de LA TASSE, qui s’est développé au Québec. Le principe est simple : il s’agit d’un système de gobelets réutilisables en dépôt. Moyennant 5$, chaque amateur de café ou autre cappuccino repart avec sa tasse consignée, qu’il pourra retourner ou échanger dans l’un des nombreux établissements participants. Lancé en 2018, le projet compte aujourd’hui, près de 300 cafés et commerces partenaires. Une initiative salutaire : rien qu’au Canada, le gobelet jetable représente un quart des poubelles de rue !


Zéro déchet = durabilité… et fidélité ?

On le voit bien à travers ces quelques exemples : attentes des consommateurs et offres des commerçants convergent de plus en plus vers des pratiques durables. Le client n’est d’ailleurs plus seulement un “simple consommateur”, il cherche de plus en plus à prendre part aux différents projets qui touchent à la réduction de l’impact environnemental (LA TASSE s’est ainsi développée grâce à un financement participatif de 60 000$). Un engagement qui pourrait évidemment venir nourrir et renforcer la fidélité du “consommateur partenaire” auprès de son commerçant préféré. Le zéro déchet, on a finalement tous à y gagner !